Les années 1969-1974 furent assurément un temps majeur de transition à la fois pour la coopération entre Paris et Bonn et pour la construction européenne. Un regard renouvelé s'impose. Cet ouvrage étudie les relations franco-allemandes sous un angle franco-allemand; dresser la typologie des divergences-convergences permet de cerner consensus et compromis. Si De Gaulle et Adenauer ont solennellement proclamé la réconciliation entre les deux anciennes nations ennemies, c'est avec Georges Pompidou et Willy Brandt que le traité de l'Elysée va enfin être mis en oeuvre et que le moteur franco-allemand démarre vraiment. Dans leur politique extérieure face à l'URSS, Pompidou et Brandt parvinrent même à la fusion de leurs intérêts. Etudier au travers d'un champ de forces multiscalaires en constante action, surtout à partir de 1973, infirme le tableau convenu de l'« eurosclérose » des années 1970. Ce livre éclaire ainsi d'un regard nouveau la deuxième phase de la construction européenne, alors que l'objectif pompidolien d'un « gaullisme européen » prenait forme. Ainsi peut-on mieux cibler les responsabilités, et mettre en évidence combien les relations internationales ont broyé ce take-off européen.