Giambatista Viko ou Le viol du discours africain nous raconte l'aventure d'un jeune professeur africain, poète et essayiste, dans un Institut d'enseignement supérieur, désireux d'asseoir sa réputation d'écrivain par la rédaction d'un roman sur le modèle des récits africains. Cette tentative est jugée par les sages africains, gardiens du patrimoine culturel du Continent, comme une désacralisation de l'oralité, et il est amené à s'expliquer devant un tribunal coutumier avec son double et ami inséparable, Niaiseux. La condamnation qui s'ensuit les relègue dans différents sanctuaires initiatiques disséminés à travers l'Afrique pour y subir une cure de désaliénation et une rééducation à la culture africaine qu'ils méprisent profondément.
Au-delà de l'anecdote truculente et de la peinture d'un certain type d'intellectuel africain poussée à l'extrême, ce premier roman de Ngal pose le problème d'une écriture africaine enfin rendue à elle-même et délivrée des modèles occidentaux. Les problèmes soulevés ici trouvent leur solution dans son second roman, L'Errance.