Gilbert Hottois et l'ontologie humaine
L'humanité traverse un contexte historique marqué par l'asservissement de l'ontologie humaine par les idéologies scientifique et philosophique trans/posthumanistes, auxquelles s'inscrit Gilbert Hottois dans sa seconde vie scientifique. La vocation de ces dernières est l'autotranscendance biologique de l'homme et l'auto-évacuation de l'homme hors de lui-même, respectivement, au travers de la convergence Nanotechnologies, Biotechnologies, Intelligence artificielle et Sciences cognitives (NBIC). La perspective téléologique étant de vaincre la finitude humaine, voire la fatalité de la mort. Face à ce péril absolu qui plane sur l'humanité de l'homme, la régulation biopolitique se révèle être une impérieuse nécessité, dans le sens de la préservation de l'« idée de l'homme » telle qu'elle exige son incarnation sur terre.
Dans un contexte de règne anthropotechnique, la politique, en plus de son enjeu classique qui consiste en un art de gouvernance des hommes en vue de leur bonheur, devrait intégrer la gouvernance ontologique en vue de la pérennité de la configuration de l'homme dans son essence originelle de générations en générations : c'est à la fois une responsabilité biopolitique et un impératif ontologique.