Gilda Stambouli habite rue Bergère, dans le neuvième
arrondissement de Paris, quartier des apatrides, à la fin des
années cinquante.
Gilda a trente-six ans, c'est une beauté brune et guerrière,
d'autant plus fatale qu'elle ne l'ignore pas. Veuve d'un avocat
cairote, elle a été chassée d'Égypte comme tous les juifs
d'alors - et de toujours...
Paula Jacques explore le champ du roman picaresque,
mêlant à l'épopée haute en couleur des aventures de Gilda
les données objectives d'une histoire du Proche-Orient. À
la langue passionnée de son héroïne, répond la sécheresse
méthodique de documents officiels. Au détour d'un courrier
des administrations française ou israélienne, voici que
l'émotion déborde. Mère malgré elle, mère malgré tout
dans une errance faite de luttes, de frustrations et d'humiliations,
Gilda Stambouli se plaint pour nous tous. Malheureuse,
excessive et perdue, l'héroïne s'impose dans
toute son ambiguïté, sa sensuelle lumière autant que ses
pans de noirceur.