
Vasari, serviteur de son prince, peintre maniériste et portraitiste des grands, organisateur de fêtes solennelles, architecte, surintendant aux monuments, guide et grand régisseur d'une génération entière d'artistes toscans ; Vasari, thuriféraire du mécénat médicéen, laudateur des institutions florentines et auteur d'une histoire de l'art célébrant la munificence du grand-duc Cosme 1er et de la dynastie Médicis : tout cela, au lendemain de la défaite des républicains à Florence (1529), a comme un parfum d'années Mitterrand.
Jean Salem s'efforce de croquer ici la silhouette morale de Giorgio Vasari. Il décrit le parcours d'un habile, dans une société en crise, désormais soumise au processus de restauration imposé par la Contre-Réforme. Et il tente, à cette occasion, de donner sa définition de l'art maniériste : art mondain, art de la grâce plutôt que de la simple beauté classique, art érudit qui est à la source de bien des mythes que la modernité continue de colporter au sujet de l'artiste et de l'œuvre d'art.
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