Quand il écrivit Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister et le second Faust. Goethe espérait être lu par les vivants et les morts, les ingénus et les sages, les anges et les démons. En consacrant un livre à <>, Pietro Citati a-t-il rêvé d'un même éventail de lecteurs ? On en a le soupçon, quand on considère l'art avec lequel il évoque la silhouette et la vie du poète allemand, puis nous guide au coeur des livres insondables, pérégrinant au fil des chefs-d'oeuvre de la jeunesse et du grand âge : le Wilhelm Meister et le Faust II, précisément.
Sous la plume de Pietro Citati, l'exégèse est toujours attentive, méticuleuse, érudite. Eclairer des symboles, dégager des structures, découvrir des liens secrets au sein d'une oeuvre, n'est-ce pas le rôle du critique ? Son savoir est immense, son oeil aigu, sa main légère. Il est ce <>, comme le dépeignit un jour Italo Calvino. Mais il y a quelque chose de plus : sur les traces de Goethe, Pietro Citati insuffle à son essai tout l'éclat des légendes, tout l'entrain des romans d'aventures : Faust sera-t-il sauvé ? Wilhelm rencontrera-t-il l'amazone ? Qu'arrivera-t-il à Homunculus ?