Le vote de 2016 sur le Brexit a provoqué la stupeur dans le monde et au Royaume-Uni, généralement considéré comme l'incarnation de la mondialisation heureuse. Ce scrutin a en réalité marqué le début d'une ère populiste où l'expertise et les faits sont discrédités au profit de passions souvent négatives : haine des élites, rejet de l'immigration, assortis d'un réflexe identitaire fondé sur la nostalgie d'un âge d'or fantasmé. Ce basculement a ensuite trouvé sa réplique quelques mois plus tard aux États -Unis, avec l'élection de Donald Trump, mais aussi en Europe.
En cette période de crise profonde des démocraties, la Chine poursuit sa politique de puissance géoéconomique contre laquelle les États-Unis ont initié une nouvelle guerre froide tous azimuts. Et la pandémie de Covid a mis en lumière et accentué ce phénomène. Dans ce contexte, le Royaume-Uni a choisi un chemin solitaire, pris en étau entre Pékin et Washington, qui limitera ses choix au lieu de les augmenter. L'Union européenne doit réussir à maintenir une ligne solidaire afin de préserver sa liberté et exercer le rôle d'une puissance d'équilibre.