Austin Stoker, personnage principal qui porte le nom d'un acteur bien réel, joue dans la suite du film qui a lancé sa carrière à Hollywood : un épisode de La Planète des singes. Mais au lieu de prendre ses cachets contre la démence sénile, il se soigne avec une infusion que prenait déjà sa mère à Trinidad. Et il a parfois bien du mal à distinguer la réalité de la fiction comme en témoignent les discussions avec sa femme Robin, de vingt ans sa cadette, avocate dans le monde du spectacle,
Vient se glisser au coeur de ce roman en forme de scénario dactylographié, la touchante histoire de Madeleine et de Barto, les parents d'Austin. Un autre film commence. Nous sommes à Trinidad, dans les années 30. La belle jeune femme noire est au service d'une famille créole d'origine française. Le riche négociant blanc est marié. Leur relation est typique du contexte colonial mais pourrait tout aussi bien figurer dans un scénario hollywoodien.
Goyaves coupées est un livre drôle et déconcertant qui aborde des thèmes sérieux tels que le racisme, les origines, le vieillissement, la paternité. Maître-conteur, Robert Antoni tisse avec un art accompli tous les fils de ce roman étonnant.