Les deux essais réunis dans cet ouvrage ont été publiés au cours des années 1930, du temps où Lukács, fuyant le nazisme, vivait à Moscou. Cette retraduction intégrale permet de redécouvrir toute la fécondité de la pensée de Lukács sur la question de la création littéraire et des avant-gardes.
Refusant la conception de l'art pour l'art, Lukács développe une critique du formalisme artistique représenté par l'expressionnisme et le surréalisme qui, privilégiant le subjectivisme, enferme l'individu dans un rapport au monde irrationnel. Face à cette tendance, Lukács défend le réalisme et se fait le défenseur d'auteurs comme Thomas Mann, chez qui la création stylistique et l'audace formelle révèlent au lecteur les contradictions profondes de son époque et ainsi l'aident à surmonter son sentiment d'impuissance.
Pour Lukács les courants littéraires ne relèvent pas de questions purement esthétiques mais ils sont profondément liés aux développements historiques et politiques.