À première vue, le petit enfant d'aujourd'hui semble avoir tout ce qu'il désire: amour, soins, nourriture, vêtements, jouets de toutes sortes... Mais si l'on y regarde de plus près, il lui manque souvent l'essentiel : un espace libre pour être lui-même, pour plonger dans le monde enchanté des images, pour exercer son attention ici et maintenant, c'est-à-dire pour avoir « le droit d'être enfant ».
À cet âge, l'enfant veut d'abord apprendre par lui-même, en découvrant activement le monde dans lequel il est né. Pour cela, il observe, expérimente, entreprend, essaie, corrige, crée, et s'approprie ainsi le monde en le transformant. La tâche du jardin d'enfants est de protéger et de soutenir cette activité créatrice.
Dans les jardins d'enfants Steiner-Waldorf, qui sont plus de 2 000 dans 60 pays sur tous les continents, l'éducation préscolaire ne signifie nullement l'anticipation de l'école. Avant de soumettre l'enfant à un apprentissage plus ou moins programmé destiné à le préparer à un monde de plus en plus déshumanisant, on lui donne la possibilité de se construire à son rythme et d'acquérir par lui-même les facultés qui seront le fondement d'un futur apprentissage : autonomie, résistance, équilibre, mobilité, aptitude à l'effort, etc.