On trouve dans ce livre des dates. Celles d'un massacre. Des fantômes (Warburg et son histoire de saucisse, Broodthaers et son cinéma, Rimbaud et ses jambes...) une femme qui mange du cygne, des hommes qui s'enfuient pour écrire ou coucher ensemble, la lettre d'un garçon qui chie du chien (c'est une « Lettre à la Mère », pourquoi toujours écrire aux pères?).
C'est dans des villes. De vraies villes. Avec des noms. Il y a des fleuves.
Ce sont des « Nouvelles » ? Si l'on veut. Mais des nouvelles pour une Scène. Les personnages comme les décors sont des voix. Les voix n'ont pas de genre. Le genre c'est l'indice de l'opposition entre les sexes. Ici, le personnage est une matière sonore. En constant décalage. Décalé. Il est là. Il se tient entre les pages du livre. Certains sont de simples dessins. Des greffes. Tous savent que vidanger le temps empeste les locaux.
Au lecteur, on lui dit « Si vous ne comprenez pas lisez à haute voix ». Le lecteur, c'est lui qui met en scène.