Malgré sa mort prématurée, à 36 ans, Stanislas de
Guaita eut le privilège d'être considéré de son vivant
comme un classique. Il occupa ainsi une place de
choix parmi les principaux protagonistes du renouveau
de l'occultisme dans les dernières décennies du
XIXe siècle, entre Éliphas Lévi, Papus et d'autres.
«Le Dieu descend vers l'homme de génie, tandis
que le Mage monte jusqu'au Dieu.»
«Moi, je suis d'une puissance inouïe et je fais ce
que je veux, sur les fluides et sur les Esprits, par
des procédés de haute et de divine magie...»
Issu d'une famille noble d'origine lombarde, il fut
l'ami d'enfance et le camarade de classe de Maurice
Barrès. À vingt-trois ans, il abandonne sa carrière de
poète et décide de se consacrer corps et âme à l'occultisme.
À vingt-cinq ans, la publication de son premier
ouvrage ésotérique, Au seuil du mystère, en
fait, d'emblée, le chef de file de l'occultisme français.
En 1888, il instaure l'Ordre Kabbalistique de la
Rose+Croix, avec Péladan et Papus.
Avec ce Guaita («Qui suis-je ?»), l'auteur nous
plonge dans les coulisses de l'occultisme de la Belle
Époque, où anathèmes, envoûtements à distance,
duels et rivalités entre ordres rosicruciens firent les
délices de la chronique parisienne. Il nous montre
comment Stanislas de Guaita se retrouva au centre
de l'affaire Boullan, véritable «guerre des mages»,
et de la «guerre des deux roses», à la suite de sa
brouille avec Joséphin Péladan.
Foudroyé en pleine jeunesse, ajoutant ainsi le mystère
à la légende, il n'eut pas le temps d'achever sa
grande trilogie, ses Essais de sciences maudites (Le
Temple de Satan, La Clé de la magie noire et Le Problème
du mal).