Quand, pour qualifier mes essais, j'emploie le terme
de «politique», je le mets toujours entre guillements,
car ce qu'il y a de politique en eux, ce n'est rien
d'autre que l'atmosphère qui a présidé chaque fois
à leur rédaction. Sinon, ils sont tout sauf
politiques : ces considérations ne
cherchent pas à conduire le lecteur devant le théâtre
du monde et ses problèmes politiques, mais à le
ramener à son intériorité, à le mettre en face de ce
que sa conscience a de plus personnel. Sur ce point
je suis en désaccord avec les hommes politiques,
quelle que soit leur orientation, et je resterai toujours
incorrigible, dans la mesure où je reconnais dans
l'homme, dans l'individu et dans son âme, des zones
qui ne sont pas accessibles aux motivations et aux
influences politiques.