Le travail de Quentin Garel fait feu des deux grands gestes qui établissent la sculpture : la soustraction (qui consiste à chercher la forme en évidant une masse) et l'addition (le rajout d'éléments : assemblage, marcottage, collage...). Passant de l'une à l'autre, depuis l'origine, il construit ses sculptures, comme des agrégats.
Les pièces de bois sont assemblées et constituent le premier moment du travail. C'est autant un jeu physique qu'un exercice conceptuel. Il pourrait utiliser des morceaux plus massifs si son but était seulement de construire des images, mais comme le dit Deleuze « le véritable objet de l'art, c'est de créer des agrégats sensibles ». Ce qu'il fait.
Chacun d'entre nous a laissé son regard traîner sur la peau de ses oeuvres, glisser dans les larges veines du bois tendre, percevant l'arête douce d'un morceau chevillé à un autre. Des rythmes s'inventent sans jamais rompre l'idée générale de la pièce et la nourrissent d'une vérité plus grande que ce qu'elle représente.
Bien sûr, ce sont des trophées, des crânes, des trognes et des gueules de bois. Bien sûr, cela semble être des animaux. Mais est-ce seulement cela ?
Parlant des animaux, il ne faut jamais oublier que c'est l'homme qui est visé. Au regard de l'histoire des relations complexes de l'homme avec l'iconographie des animaux, Quentin Garel ouvre un nouveau chapitre.