Ainsi de la poignée de gares - et avec elles l'ombre
portée de villes ou de quartiers dans l'ambiance
d'une vie qui allait encore en avant - où ne subsistent
de la première Révolution industrielle que des amas
métalliques aux tons de rouille, des panneaux à peine
lisibles, des brouillards inhabités qu'on dirait faits
pour nuancer le chagrin qu'on en a. Un peu plus d'une
vingtaine de ces stations (c'est plus qu'il n'en faut
à une Passion) que Patrick McGuinness a traversées
des centaines de fois depuis sa jeunesse : la figure
s'en révèle en un poème, comme la source affleurant
d'une profonde nappe de la mémoire, la sienne ou
aussi bien celle des générations qui l'y ont conduit.