Guillaume d'Ockham (né vers 1285, mort en 1347) instaure un rapport inédit entre l'analyse logique du langage, fondée sur des éléments de théorie du signe, et les sciences du réel extra-linguistique. Sa critique systématique du langage dissipe les illusions métaphysiques qu'il perçoit, par exemple, autour de la question de l'universel ou de l'individuation, mais aussi de la relation, de la quantité ou du mouvement. Il ne récuse pas toute métaphysique, mais il la fonde autrement sur la singularité, la contingence et la séparabilité des étants.
Après avoir situé la logique dans le champ du savoir, cet ouvrage présente en un premier temps la théorie ockhamiste des signes et de la signification. Ensuite est analysée la théorie ockhamiste de la connaissance. Enfin sont examinés, au sein de la théologie et de la philosophie naturelle, quelques développements qui sont en étroite connexion avec ces mutations dans la théorie du langage et de la connaissance.
L'exigence philosophique radicale de Guillaunie d'Ockham contribue à mettre en place, à la fin du Moyen Age, une nouvelle façon de penser et de faire de la philosophie. Ainsi, le XIVe siècle, loin d'être un siècle de décadence, se confirme comme une période de grande inventivité.