Au centre de la Côte d'Ivoire, les Guro sont proches des Wan, des Baule, des Yaure et des Bete, avec lesquels ils ont toujours eu des contacts. Leur influence se perçoit notamment dans la production artistique, largement illustrée dans ce livre.
Pour les communautés guro, l'importance des oeuvres dépasse de loin celle qu'elles ont acquise pour leurs qualités esthétiques sur le marché de l'art. Alors que la colonisation française a contribué à affaiblir le prestige des guerriers et des chasseurs, le maintien de cérémonies complexes impliquant des sorties de masques a permis à la classe masculine de préserver une forme de contrôle politique et religieux.
En distinguant différentes catégories de masques : ceux qui reçoivent des sacrifices sanglants en l'honneur d'entités spirituelles d'une part, et ceux, consacrés au divertissement, qui interviennent lors de funérailles, de manifestations et de festivals, d'autre part, les Guro ont réinventé, redynamisé et réadapté des rituels parfaitement intégrés à une société en mutation permanente.