« J'aime l'histoire follement. Les morts m'agréent plus que les vivants » (lettre du 3 juillet 1860). Cette passion avouée par Flaubert en 1860 apparaît dès ses écrits de jeunesse. Comme bien des penseurs de son temps, il s'interroge sur la philosophie de l'histoire, mais il refuse l'idée d'une mission sociale de l'écrivain. Défenseur de l'art pour l'art, il est cependant un témoin de son époque. Il ne fait que des concessions de silence à l'Empire, puis se rallie à l'idée d'une république modérée, sans perdre sa verve contre la politique. Son idéal est le Beau ; toutefois, par leur force critique, par une poétique virtuose, toujours renouvelée, ses romans possèdent une indéniable pensivité : la forme prend en charge un questionnement sur l'histoire et la politique.