Si aujourd'hui le tableau a été décroché des cimaises et si l'exposition est considérée comme oeuvre en soi, entre installation et oeuvre in situ, jamais pourtant la peinture n'a été aussi présente.
Cet ouvrage ne traite pas d'expositions de peinture mais de l'influence de la peinture dans la conception même de mises en scène d'oeuvres. Il tente de cerner comment elle imprègne l'acte de présentation et se répercute sur le lieu-support de monstration, entre représentation et recouvrement.
Les écrits de Daniel Buren servent de cadre à cette recherche tandis que la dé-monstration s'appuie sur les pratiques de Cécile Bart, Gérard Gasiorowski, Yves Klein, Bertrand Lavier, Jean Le Gac, Georges Rousse, Claude Rutault, Jessica Stockholder, Michel Verjux, Frédéric Vaësen et quelques autres.
Expositions comme peinture, comme atelier et comme décor: le spectateur se retrouve au centre, projeté dans différents «tableaux d'exposition» (A Pierre et Marie, Histoires de sculpture, Sous le soleil, Beseeing you, Make up) et un passage s'effectue, d'une valeur d'exposition à une valeur d'usage. La transgression des limites du tableau élargit le face-à-face avec le spectateur et la mise en scène des comportements du spectateur dans le lieu relance alors la question d'une mise en espace critique.
Le livre se clôt sur un «accrochage» d'oeuvres au milieu des collections du musée de l'Éducation avec Jean Le Gac alias Le Peintre et invite au suivi en direct d'une aventure romancée du jeu présentationnel, une expofiction. Le spectateur est alors convié à penser l'exposition de peinture et à habiter l'oeuvre.