Santôka (1882-1940) est éminemment apprécié au Japon. C'est une figure emblématique de l'art zen du XXe siècle. Moine-poète-mendiant, il a fait de la marche et du voyage sa méditation et s'est attaché à libérer le haïku de sa forme traditionnelle, à la recherche de la « pure expérience » de l'instant présent.
Profondément marqué par les drames de son enfance. Santôka mène une vie chaotique et tourmentée, entre poésie et saké, dont les excès l'amènent à être recueilli dans un monastère zen, où il est ordonné moine. Mais peu doué pour la vie monastique, il part sur les routes avec la mendicité pour seul moyen de subvenir à ses besoins.
D'une sensibilité à fleur de peau, la liberté que lui procure la vie nomade lui est indispensable pour apaiser ses tourments, trouver l'inspiration créatrice et la paix intérieure. Libre comme l'eau et les nuages, il ne fait plus qu'un avec la nature et révèle ainsi son talent unique pour exprimer des émotions d'une subtilité et d'une profondeur infinies.
Le Bol du mendiant est son premier recueil de haïkus.