Hallucinations désirées et origines en fuite
J'ouvre la porte la traverse et descends la seule marche qui sépare ma liberté de la pelouse depuis ma naissance je n'avais pas encore
respiré Aïda m'appelle du seuil pour lui échapper je dévisse et
prends avec moi la porte la porte aussi doit apprendre à être libre
Aïda répète une seule phrase deux trois quatre fois ton pays est un
rêve ton pays est un rêve mais mon attention est attirée par la
petite tache verte sur son pantalon
Dans le rétroviseur des images étranges, il y a le regard de
Scarpulla. Sans dévisager il envisage. Soucieux du mirage du
jour qui joue des tours, il préfère mêler au tableau la vérité de
la nuit. Il confronte aux réalités présumées la stupeur alanguie
de l'onirisme. Ainsi les confidences trouées savent garder
la saveur du secret. La langue se goûte comme un baiser. Le
brouillard adoucit l'éclat du jour et dans la lumière diaphane les
personnages se présentent en ombres.