L'enquête qui décrypte la spéculation immobilière et explore les modèles alternatifs déjà à l'oeuvre en Europe
Depuis le début des années 2000, les prix des maisons et des appartements flambent dans la plupart des villes européennes, barrant la route de la propriété à des franges entières de la population. Les jeunes sont particulièrement pénalisés et seuls les héritiers ont les moyens d'investir. La location ne constitue pas pour autant une alternative satisfaisante : les immeubles étant de plus en plus accaparés par les fonds d'investissement, les loyers augmentent bien plus vite que les revenus et captent l'essentiel du pouvoir d'achat d'une majorité de citadins. Les habitants sont exclus des centres-villes tandis que les locations touristiques gangrènent des quartiers entiers.
Et si les logements servaient à habiter dans de bonnes conditions de confort et ne servaient qu'à cela ? Et si les immeubles comprenaient des équipements collectifs financés grâce aux économies réalisées sur le prix du terrain ? Et si l'on tournait enfin le dos à deux modèles dépassés, la pleine propriété et la location ?
Pour y parvenir, les pouvoirs publics locaux, nationaux et européens doivent rendre aux citoyens la possibilité de choisir et de contribuer à leur propre habitat, en considérant le sol pour ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un bien commun dont il faut réguler l'accès et le prix.
Journaliste spécialisée sur les questions de logement, Isabelle Rey-Lefebvre a étudié différentes formules anti-spéculatives dans leurs contextes politique et historique, en France et en Suisse, à Amsterdam, à Vienne, à Berlin, à Barcelone et à Bruxelles, à la rencontre d'habitants, d'élus, d'experts et d'universitaires. Son enquête invite à un tour d'Europe des ravages de la spéculation et, surtout, à une exploration des solutions innovantes pour la combattre, créer des logements accessibles à toutes et tous et replacer l'habitat au coeur de notre art de vivre.