« L'idée du cosmopolitisme, si présente dans ses vers, introduit des interférences continuelles de l'une à l'autre langue, de l'une à l'autre partie du monde. [...] Mais la foi de Brussell ne réside pas, ou pas seulement, dans cette quête où il part à la recherche de son passé à travers les gares et les hôtels de l'Europe centrale, recherche qui lui a fait écrire quelques-uns de ses meilleurs poèmes (Mémoire, Halte sur le parcours, Passage à Vienne). Il y a dans ses écrits [...] un sentiment passionnel pour la vie concrète, corporelle, qui émane de la création, des êtres, de leur misère sublime ; le désir de dépasser cette contingence pour arriver à l'horizon d'une morale concrète, d'une beauté " humble ", une idée pas très éloignée de ce qu'un temps Saba proposait comme " une poésie honnête " ; enfin, un au-delà de la poésie elle-même, qui voudrait transfigurer la réalité. »
(Extrait de la préface de Franco Fortini)