Suspecté de perdre ses «valeurs», le XXe siècle a
cependant ouvert des questions que l'humanité n'a
jamais explorées avec autant de gravité, de risques
et de promesses : qu'est-ce que la vie ? où est la
folie ? que peuvent les mots ?
Hannah Arendt, philosophe et politologue (1906-1975),
est tout entière prise dans une méditation
sur la vie qui demeure notre bien ultime après la
crise des religions et des idéologies. Vie menacée,
vie désirable : mais quelle vie ? Face aux camps des
deux totalitarismes, c'est sur le miracle de la natalité
que se concentre l'oeuvre de cette rescapée du
nazisme qui, en discussion avec Heidegger, et en
rejetant l'automatisation moderne de l'espèce,
pose les jalons d'une action politique envisagée en
tant que pluralité vivante. Une utopie ? À moins
que ce ne soit une manière de pardon, et donc une
promesse.