L’émancipation des Afro-Américains, des femmes, la liberté d’être et la conscience de soi qui jaillissent des années 60-70 promettent des lendemains qui chantent. Mais les stéréotypes, les codes sociaux, les traditions qui ont construit et nourrissent le racisme et le sexisme, depuis si longtemps, ne s’éteindront pas en un jour.
Happy Family, le dernier livre de Kathleen Collins, plonge le lecteur dans les relations amoureuses, familiales et amicales de ses personnages. Et comme dans Journal d’une femme noire, Kathleen Collins explore, à travers une multiplication de points de vue, les mondes intérieurs et complexes de ses personnages, nourris de culture et de rencontres, en butte à un monde extérieur souvent séduit par les simplifications.
Se libérer du regard de l’autre et devenir un être singulier et agissant, voilà l’horizon des écrits de Kathleen Collins. Et ce malgré la difficulté et parfois l’impossibilité de le contempler.
L’écriture vive et sincère de Kathleen Collins puise toute sa beauté, sa poésie et sa puissance dans ce que la différence produit sur l’autre, aussi petite soit-elle.
Lire Kathleen Collins est une énorme chance, peut-être encore plus aujourd’hui, à un moment où l’on réhabilite le travail des femmes noires dans l’Histoire.
Une voix étincelante d’intelligence, impressionnante de ténacité et d’intégrité. Nathalie Crom. Télérama | Trois T.