
Qui était Heinz Guderian, le général qui a crucifié la France en 1940, à Sedan, avant de marcher sur Moscou ? Un professionnel uniquement préocupé d'« inventer » les divisions Panzer ? Un tacticien hors pair de la guerre motorisée, un officier osant dire ses quatre vérités à Hitler au nom d'un patriotisme allemand traditionnel ? Ce portrait avantageux qu'il peint dans son autobiographie recèle en réalité bien des zones d'ombre.
En se fondant sur des sources privées et en partie inédites, en rouvrant les journaux de marche des unités qu'il a commandées, cette première biographie en français rend un son moins flatteur. Loin d'être apolitique, Guderian épouse dès 1919 les idées de la droite extrême au point de verser dans la mutinerie. Et s'il peut se targuer d'en être l'organisateur, le héraut et le symbole, il n'est pas à proprement parler le « père » des panzers. En Pologne, en France, en Union soviétique, la propagande l'a présenté comme un dieu de la guerre, mais son audace excessive se fondait sur une indiscipline latente et un égoïsme opérationnel délétère ; Guderian agit comme le plus nazi des généraux, se laisse corrompre par Hitler, se révèle un piètre stratège, mais suscite l'admiration de ses soldats et de la jeunesse du Reich. ainsi que celle des Occidentaux. Qui l'aident à s'en tirer lors du procès de Nuremberg et lui érigent une statue qu'il était temps de descendre de son piédestal.
La biographie de référence, écrite d'une plume alerte par le meilleur spécialiste.
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