Hérode, quel personnage ! Fils d'Hérode le Grand, il est
le témoin virtuel du Massacre des Innocents. Il livre à
Salomé la tête de Jean-Baptiste, qu'il aimait. Il rencontre le
Christ, comme Pilate, et l'affuble d'un manteau splendide, pour
le renvoyer.
Il est juif, mais pas tout à fait. Il est roi sans l'être, car si le peuple
lui donne ce titre, il n'est que tétrarque, soumis à Rome...
Qui parlerait encore de lui s'il n'avait sur les mains le sang du
Baptiste, s'il ne s'était trouvé, un instant, en position de juge du
Christ ? Il prend part au drame spirituel qui s'est joué, ces
années-là, en Galilée - et, pour toujours, au coeur de l'humanité.
Hérode est le comédien de lui-même. C'est son plaisir, son tourment,
sa honte, son enfer. Tout son être crie après la vérité, et
toujours la manque. Sa rencontre avec le Christ - il espérait un
miracle - ne l'a pas délivré. Il ne pouvait l'entendre. Il aurait
fallu que naisse en lui une vraie question ; il pensait en poser
d'intéressantes...
Hérode pourtant n'est pas un monstre. C'est un homme assez
ordinaire.