Heurtoirs de Bordeaux
... La poignée en est solide, massive, pesante comme il convient à son usage, point anguleuse mais partout agréablement arrondie, bien articulée par une robuste charnière fixée à la porte par une mince plaque de fer découpée selon des courbes capricieuses aux combinaisons d'une ingéniosité et d'une grâce charmante.
Plaquée contre la porte, cette tôle ajourée parfois ainsi qu'une fine dentelle peut se permettre d'être fragile et légère : sa solidité, sa durée n'en sont pas compromises, les angles de ses contours ne sont pas hostiles, ne risquent nullement de blesser les doigts de l'usager. Entre la fragilité du support très orné et les lignes sobres du marteau massif, l'opposition produit l'effet décoratif le plus harmonieux. Chaque partie de cet ensemble répond à sa destination première : la fantaisie respecte la logique : l'Art embellit l'utile. Il se garde de le compromettre.
Tant mieux que ces heurtoirs soient en fer : ils sont plus beaux ainsi. D'abord la couleur du fer doux bien poli est belle : on peut l'aimer autant que celles, très voisines, de l'étain, de l'argent, de certains ors et même du platine... » (Osmin Ricau)