Se baigner dans la Seine, réduire la fracture sociale, combattre la finance : que n'a-t-on promis aux Français ? Certes, « les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent », selon une cynique maxime qui a gravement discrédité la politique. Pourtant, imagine-t-on un candidat qui annoncerait que la situation actuelle le satisfait, que le pays ne va pas si mal et qu'il s'engage à ne rien changer ? Même les plus conservateurs emploient volontiers le langage de la réforme ou de la révolution, s'efforçant de susciter l'adhésion en soulevant de folles espérances. Mais l'électeur est-il dupe ?
Depuis l'institution du suffrage universel en 1848, des milliers de tracts et de professions de foi ont été diffusés par les candidats eux-mêmes. En les réunissant, Bruno Fuligni nous entraîne, entre utopie et démagogie, à la découverte des rêves et espoirs des Français.
Suppression des armées permanentes.
Léon Gambetta, 1869
Suppression du Sénat et de la présidence de la République.
Zéphirin Camélinat, 1889
Tout le monde fonctionnaire !
Pépain de l'Orne, 1906
Suppression des mois décembre, janvier et février. Jamais d'hiver.
Jules Depaquit, 1920
Création d'un ministère des Affaires pas propres.
Coluche, 1981
Les valeurs morales cotées en Bourse !
Aguigui Mouna, 1988
Des bases d'atterrissage pour vaisseaux extraterrestres.
Sylvain Durif, dit le Christ cosmique, 2017