Un seigneur de la Vaunage,
en se retirant un jour à
son château, entendit à
deux cents pas devant lui
un homme qui s'égosillait
en chantant et en répétant à tout moment
: La bonne aventure, ô gué ! la
bonne aventure. La joie de ce chanteur
lui donna la fantaisie de le rejoindre
pour savoir quelle bonne aventure le
faisait crier si fort en chemin.
L'abbé Favre ne gardait de ses écrits, dans
la vie, que la bonne humeur ; il y joignait
un grand tact, dont sa correspondance avec
son neveu est un témoignage constant. Il a
pour ce neveu un amour filial, et il le lui
prouve en des termes d'une véritable affection
: c'est parfois touchant à lire. Nous espérons
que cette correspondance, qui fait si
bien connaître cet homme si spirituel et si
bon, sera publiée en entier dans l'avenir (1).
Nous en détachons un fragment plein de
conseils sages et pratiques dans lesquels se
révèle toute sa tendresse d'âme pour «cet
aimable étourdi»,
Jules Troubat