L'histoire de la Nouvelle-Calédonie ayant été profondément renouvelée,
tant dans ses approches que dans ses objets depuis les «événements»
politiques des années 1984-1989, le premier ouvrage de la collection Portes
océanes porte sur la mise en perspective des écrits historiques de Frédéric
Angleviel, premier Calédonien a avoir intégré, dès 1993, la faculté des
lettres de l'université de la Nouvelle-Calédonie.
Les accords de Matignon (1988) puis l'accord de Nouméa (1998)
accordant une place privilégiée à l'identité kanak et aux ombres et lumières
de la colonisation, il a dirigé la première adaptation officielle des programmes
d'histoire en 1989, ce qui l'a amené à se pencher sur la périodisation et sur
les non-dits de l'histoire calédonienne.
Ses publications, tant sur la question de l'anthropophagie du temps
d'avant que sur la complexité des métissages ; ses travaux, tant sur «l'esclavage
volontaire» des engagés océaniens et asiatiques que sur les enjeux de
l'histoire immédiate ; ses recherches, tant sur les rapports des Calédoniens
au politique que sur les enjeux miniers, participent à l'émergence d'une
école historique antipodéenne.