(600-400)
La philosophie des Hellènes se dégage de leur religion sous forme de théologie et de morale gnomique. Son point de départ est le naturalisme aryen, modifié par le génie national et les conditions physiques où il se développe. Quand elle paraît, ce naturalisme a dépassé dès longtemps sa période d’enfance. Pour les ancêtres, l’Air lumineux (Diaus-Zeus), le Soleil et ses ardeurs (Apollon), la Nuée d’orage et ses foudres (Pallas-Athéna) étaient les dieux mêmes ; ainsi que l’enfant transforme son entourage en monde enchanté et considère sa poupée, son cheval de bois, comme des êtres parfaitement vivants, de même l’humanité-enfant fait la nature à son image : pour les contemporains d’Homère et d’Hésiode, ces phénomènes ne sont plus que les manifestations sensibles de l’invisible divinité cachée derrière eux, être analogue à l’âme humaine, mais supérieur en puissance et doué, comme elle, d’immortalité.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.