«Quoique je n'aie pu aller moi-même à
Jérusalem, ni connaître la plupart des personnages
et tous les lieux dont il est ici question, l'utilité
générale de mon travail ne saurait en être diminuée,
s'il est certain que je n'ai appris les choses
que j'ai écrites ou que j'écrirai encore, que
d'hommes dont le témoignage est parfaitement
conforme à la vérité.
Si l'on me reproche de n'avoir pas vu par moi-même,
on ne saurait du moins me reprocher de
n'avoir pas entendu, et je suis fort disposé à croire
qu'il vaut autant entendre que voir.
Si l'homme véridique, comme dit saint Jean,
rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu : on
ne saurait refuser d'admettre l'authenticité des
récits d'un homme sincère, lorsqu'il n'est pas
possible de voir par soi-même. Si donc quelqu'un
nous blâme ou dédaigne notre travail, il peut
choisir librement entre ces deux partis, ou de
corriger nos écrits, si cela lui convient, ou d'écrire
lui-même, s'il est mécontent de nous..»