Un monument sans équivalent qui a reçu le prix Guizot 2007, médaille d'argent, décerné par l'Académie française.
L'ouvrage reprend, développe et synthétise l'essentiel des recherches menées par l'auteur depuis quarante ans sur l'histoire de l'enseignement du français.
Appuyé sur une abondante documentation d'archive, il montre comment, depuis le XVIIe siècle, maîtres d'école, frères des écoles chrétiennes, régents, professeurs, religieuses enseignantes, précepteurs, maîtres de langue ont multiplié les tentatives et les expériences pour faire passer le message qu'ils avaient à délivrer. Ce sont eux qui ont imaginé, modifié en fonction des circonstances, amélioré, en un mot créé les différentes didactiques qui s'avéraient indispensables à ces différents apprentissages et à ces formations auxquelles nous avons tous nous-mêmes été confrontés : de l'orthographe à la dissertation en passant par la langue, la grammaire et la prononciation, les œuvres littéraires classiques, les techniques d'explication des textes, la reformulation et la réduction de texte, la composition française enfin.
Mais les disciplines, notamment la plus fondamentale d'entre elles qui est le " français ", ne se contentent pas de reproduire à l'identique dans les populations d'élèves le savoir de leurs maîtres. On montre ainsi que l'orthographe française contemporaine est en grande partie une " invention " de l'école ; que la prononciation française a été passablement affectée par les enseignements scolaires ; que l'école a joué un rôle essentiel dans la façon d'écrire des Français, en particulier en inventant de nouveaux modes d'écriture, et ainsi de suite. Tout ce qui passe à travers les rouages des didactiques en ressort plus ou moins transformé.
Les disciplines ont une fonction créative, innovante, dont le rôle n'a pas été suffisamment souligné jusqu'ici.
L'histoire de l'enseignement du français est donc une pièce importante de l'histoire de la culture française.