Ce manuel d'histoire des institutions présente deux particularités :
Il prétend d'abord effacer la frontière classique entre les matières
relevant du droit public (organisation de l'État et de l'administration)
et celles qui tiennent au droit privé (famille, travail, propriété). Séparation
dont la critique est passée en lieu commun, mais qui, dans les
ouvrages rédigés à l'usage des étudiants en droit, est encore et
toujours strictement maintenue.
La formule du mémento a été délibérément écartée. Pas question
pour nous d'accabler la mémoire du lecteur, de l'égarer dans la broussaille
des détails, de multiplier les énumérations sans substance et sans
interprétation. Les faits, les événements, les institutions, les dates
viennent simplement à l'appui d'une démonstration : celle qui
consiste à mettre en évidence la poussée au cours de ces deux siècles
(1750-1945) d'une démocratie à la fois raisonnable et exigeante,
opposée à l'hydre constamment renaissante de l'oligarchie, lutte éternelle
qui est de l'essence même de la politique.