Histoire d'outre-tombe sous le vent de la critique
La Guadeloupe dans l'arc oriental des Caraïbes occupe une place centrale. Pourquoi Napoléon Bonaparte décide-t-il de dépêcher, le 5 avril 1802, le général de division Antoine Richepance avec 3 500 hommes pour reconquérir la colonie ?
La réponse est simple : les instructions du Premier consul ordonnent au chef de l'expédition de mater l'insurrection et de rétablir l'esclavage. Pourtant 216 ans plus tard, que de palabres, que de contestations, avant d'arriver aux conclusions que l'on connaît. Bonaparte a encore des admirateurs... Napoléon ses défenseurs qui n'abdiquent jamais, eux au moins !
C'est dans un atelier en bord de mer, dans une de ces îles du Vent - comme on disait au XVIIIe siècle - que l'Histoire doit se construire avec méthode, avec rigueur, avec précision... Loin, très loin du carnaval des politiciens assimilés ou de la jactance baveuse des charlatans !
Une Histoire centrée sur mer des Caraïbes, une Histoire engendrée aux dimensions du monde, qui démarre avec les conquêtes de territoires « outre-mer », les exterminations d'indigènes, les traites négrières et les colonisations ; une histoire qui fonctionne au rythme des systèmes esclavagistes, des échanges commerciaux, des résistances et des destructions qui aboutissent obligatoirement, un jour ou l'autre, aux indépendances.
Pour l'historien de métier, les instruments de la critique complétés par ceux de la logique (mathématique) constituent avec sa liberté propre, les seules armes véritables qu'il possède pour labourer le champ d'une histoire complexe.