« Il n'y a que deux choses à faire avec un drapeau, disait Paul Claudel, ou le brandir à bout de bras ou le serrer avec passion contre son coeur. » Nos ancêtres parlaient plus volontiers de bannière, de gonfalon, de penon, de pavillon ou d'étendard. Pour toutes les nations, le drapeau - le mot est issu de l'italien drapello, signifiant, vers le XIIe siècle, pièce de linge ou d'étoffe - demeure l'emblème le plus important, le plus fort dans l'esprit des hommes, qu'ils soient militaires ou civils. Son évolution est marquée par de nombreuses étapes, depuis ce qu'on a appelé la chape de Saint-Martin jusqu'à notre drapeau tricolore, en passant par les enseignes des Romains et des Gaulois, l'oriflamme de Saint-Denis, et encore par les pavillons donnés au moment des croisades aux Français, aux Anglais, aux Flamands et qui furent imités dans toute l'Europe - chaque monarque aura rapidement le sien. Tous s'imposeront grâce aux navires, dont ils sont le seul moyen d'identification - c'est ainsi que le drapeau tricolore a été arboré pour la première fois en 1794 sur un navire de guerre.
Bertrand Galimard Flavigny brosse avec brio la longue évolution de ces insignes des nations, s'attardant en outre sur la naissance de l'Union Jack, de la Bannière étoilée et naturellement du drapeau français, devenu emblème national en 1880. L'étendard de Jeanne d'Arc y a également sa place, tout comme les drapeaux rouge, noir ou patagon, et celui des autres nations anciennes et contemporaines. Un ouvrage précieux et sans équivalent sur le sujet.