Grèves, manifestations, tribunes politiques et syndicales... Par un puissant mouvement social, le Front populaire change la vie des Français : congés payés, semaine de 40 heures, hausse des salaires... Dans un élan d'espérance sans pareil, c'est tout un peuple qui retrouve la foi dans un avenir meilleur.
De 1936 à 1938, les gouvernements du Front populaire, et notamment celui de Léon Blum, lancent des réformes historiques. L'objectif : défendre et renforcer la République dans une Europe minée par la crise économique et sociale et l'expansion des régimes autoritaires et fascistes. Tant dans les villes que dans les campagnes, c'est la liesse. Les ouvriers occupent les usines, les paysans luttent contre les saisies, les familles partent en vacances, les femmes et les jeunes gagnent une plus grande place dans la société.
Néanmoins, si l'image de la joie collective frappe encore les esprits, elle masque les tensions sociales, politiques et internationales, la peur du désordre et de l'entrave à la propriété privée, voire d'un complot venu de l'étranger. De l'espoir au désenchantement, le Front populaire a suscité des sentiments variés et son bilan est aujourd'hui discuté.
En s'appuyant sur de nouvelles archives, Jean Vigreux nous fait revivre le mythique Front populaire et prouve que, loin d'être une parenthèse, cette « échappée belle » a été une expérience gouvernementale fondamentale pour comprendre l'histoire sociale et politique de la France contemporaine.