Si vous mourez de peur, d'ennui,
de faim, si vous mourez d'envie,
de désir, d'amour, si vous mourez
de soif, d'inquiétude, de fatigue,
de chagrin, si vous mourez de rire,
de vieillesse, de maladie. Si vous
mourez dans votre lit, de mort
naturelle, à petit feu, sous
l'autobus, sous l'avacanche, sivous
mourez de jalousie, de concupiscence,
pour rien, pour partir, pour
arrêter, pour en finir, pour faire
chier, si vous mourez pour sophie,
pour sanorine, pour marie-laure, pour
docorès... appelez patrick pelloux,
l'urgentiste, il sait ce que c'est
de ne plus en avoir pour longtemps,
il va regarder sa montre pour
vérifier que ce n'est pas votre
dernière heure. Vous irez boire un
coup ensemble au café des morts-vivants.
Et il vous expliquera qu'on peut être
mourant toute sa vie, et qu'il n'y a pas
de quoi en faire un drame, puis qu'on
est tous mortels.