Histoire et sociologie des religions au Sénégal
Le Sénégal reste une exception dans le domaine religieux au monde, comme la France l'est dans le domaine de la culture et de l'art. Il y a 90 % de musulmans, 5 % de chrétiens et 5 % d'adeptes de l'animisme. C'est le pays où le premier président de la République, Léopold Sédar Senghor, était catholique, où les concessions comptent à la fois des ménages musulmans et chrétiens, où les musulmans et les catholiques partagent le même cimetière (Joal-Fadhiout et Ziguinchor), où les conjoints partagent des religions différentes, où les écoles privées catholiques comptent 60 à 70 % d'élèves de confession musulmane, etc.
Ce phénomène n'est pas dû au hasard. En fait, l'histoire et la sociologie des religions permettent de l'expliquer amplement. Nous nous sommes permis de mettre en exergue cette exception sénégalaise en recourant à ces deux disciplines qui se complètent pour la connaissance des sociétés. Au moment où notre monde actuel est en proie au fanatisme, à l'intolérance et au terrorisme religieux, le Sénégal, lui, propose un autre « modèle ».