À partir de documents divers - archives publiques, études universitaires, presse locale et nationale -, José Cubero retrace les étapes de l'industrialisation des Hautes-Pyrénées qui furent un département durablement rural. Un Arsenal est d'abord implanté à Tarbes dès 1871, puis les industries de la Défense nationale voient le jour pendant la Grande guerre grâce à l'électricité avant le véritable décollage industriel du début des années 1920.
Mais cette histoire est aussi une histoire sociale, celle des hommes qui ont participé à cette aventure, avec leurs espoirs, leurs luttes, mais aussi leurs divisions et leurs échecs, une histoire à « hauteur d'homme ». Avec aussi la nécessité de faire appel à des travailleurs étrangers : travailleurs coloniaux lors des deux conflits mondiaux, espagnols mais aussi bien sûr paysans déracinés. Ceux-ci conservent opiniâtrement des liens avec leurs origines et constituent pendant plusieurs décennies le type même des ouvriers-paysans.
Après la Seconde Guerre mondiale et la remise en route de l'appareil productif hérité de l'entre-deux-guerres, l'éloignement des centres de décision et l'absence d'un terreau de petites et moyennes entreprises frappent le département. Cependant, malgré la fermeture d'un certain nombre d'usines, la création du pôle universitaire a facilité l'association entre la recherche et le développement. Ce qui a permis l'éclosion de ces petites et moyennes entreprises performantes qui avaient tant manqué par le passé et de sous-traitants implantés dans le terreau local mais inscrits dans la mondialisation.
Cette histoire tisse en filigrane un lien constant entre le local et le national car si les documents sont ancrés dans un territoire, ils sont aussi reliés à une histoire qui est nationale.