La Bible est-elle le livre puissant mais à l'écriture naïve
que supposent tant de commentaires, un message sublime
mais simple adressé à des simples ; ou faut-il suspendre la
révélation tantôt à une archéologie de plus en plus serrée,
tantôt au folklore oriental, tantôt à des psychologies de
profondeurs, qui iront détecter derrière l'inconscience des
rédacteurs les merveilles que ces enquêtes y projettent, au
risque de fabriquer parfois et la clef et la serrure ?
Cet essai explore une voie proprement littéraire, qui ne
cherche donc le sens ni au-delà ni en deçà de la texture.
L'auteur montre que pour inculquer une prophétie - qui
remettait en cause l'orgueil de la Cour et du nationalisme
- à partir de trois repères vitaux pour Israël, le
Chabbat, le Cadastre et le Temple, les rédacteurs ultimes
ont joué de techniques telles que l'énigme, l'étirement ou
le resserrement, la mise en page, une composition patiente
et étudiée, une stratégie visant la mémoire du lecteur.
Une première partie, illustrée d'exemples simples, montre
l'usage des débuts d'unités littéraires, de leurs milieux et de
leurs conclusions.
La seconde partie propose une lecture de trois textes
concernant David, Jérémie et la fin de l'évangile selon Jean.