Trois nouvelles évoquant l'Antiquité gréco-romaine, et
sa rémanence dans nos vies : nous voyons la Sibylle errer
décatie dans un village grec tandis que resurgit une fois
encore Ulysse, parmi les matelots en goguette, après tant de
siècles d'exil ; le fils de Saint Augustin mourir abandonné
par son père et l'Énéide continuer d'exercer ses sortilèges
jusque dans les faubourgs de Buenos Aires. Ici l'érudition
a partie liée avec le fantastique, et la détresse de l'exil.
Le peintre Rachid Koraïchi accompagne de ses dessins
cette quête visionnaire des permanences qui traversent, et
bouleversent, l'esprit des hommes.
«Sénèque avait coutume de désigner sa bibliothèque au
visiteur en lui disant que chacun avait le droit de choisir ses
ancêtres parmi Homère, Sophocle, Platon ou n'importe quel
autre écrivain : le véritable pays d'un lecteur est, en fait,
celui des écrivains dont il lit les livres.» C'est ce qu'affirme
Alberto Manguel.
Citoyen canadien, né en 1948 à Buenos Aires, il est
l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont marqué leur époque :
son Dictionnaire des lieux imaginaires (Actes Sud, 1998) est
une merveille de clarté et d'érudition, son Histoire de la
lecture (Actes Sud, 1998), a été couronné par le prix Médicis.
En 2001, le prix France-Culture salua Dans la forêt du miroir
(Actes Sud). Alberto Manguel publia ensuite Pinocchio et
Robinson, et deux biographies, Chez Borgès, un auteur qu'il
connaît très bien pour avoir été son lecteur et assistant
personnel, et Kipling, une brève biographie.