Qu'il y en ait trop ou pas assez, l'eau fait de plus en plus problème. Fort de la dichotomie
qu'il est à peu près le seul à établir entre la Nature et les Cultures, le monde
occidental et occidentalisé tend à réduire cette question à la gestion responsable et
raisonnable d'une ressource naturelle menacée par de mauvaises politiques et des
techniques inappropriées. Au mieux, la dimension culturelle viendrait conforter le
droit universel à cette réalité univoque, au pire, certaines cultures, étant peu naturelles
ou trop 'surnaturelles', l'hypothéqueraient. Les histoires racontées ici à partir
d'expériences africaines en matière de puits, de pluie et de projets hydrauliques,
donnent à réfléchir tout autrement : le phénomène de l'eau est, d'emblée et d'office,
de 'nature' culturelle. Ainsi, l'Afrique et ses histoires d'eaux nous disent qu'il serait à
la fois plus plausible et plus prometteur d'admettre qu'il y a réellement autant d'eaux
que de cultures.