Publié pour la première fois en 1963, il y a trente-deux ans, ce recueil posthume rassemble cinq nouvelles qui constituent un éventail tout à fait représentatif de l'art et des thèmes de Drieu la Rochelle : Journal d'un délicat, La duchesse de Friedland, L'agent double, Le souper de réveillon et L'intermède romain.
Le premier de ces textes vient éclairer le double visage de l'auteur : d'un côté l'homme charnel et désabusé, observateur attentif et cynique des femmes, de l'amour et de l'amitié ; de l'autre cet esprit déjà détaché dont les références constantes à la métaphysique traditionnelle dénotent à la fois la rupture avec la vie et la recherche d'un absolu éternel. Les autres textes sont des «nouvelles» où transparaît le même souci d'autobiographie à peine déguisé : elles sont en cela révélatrices de la précision psychologique, de l'insolence vive et moqueuse de l'écrivain, aussi impitoyable pour ses «personnages» que pour lui-même.
Ce livre, d'une poésie profonde et acide où le désespoir et l'élégance ne cessent de se croiser, révèle son auteur de manière étrangement présente, libre.