On oublie souvent qu'au XIXe siècle et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Paris était l'épicentre planétaire de la vie artistique. Le coeur battant du négoce de tableaux se situait alors à l'hôtel Drouot et dans ses diverses annexes, à la fois caverne d'Ali Baba de la création ancienne et moderne et lieu de brassage social hors du commun. On y vendait de la peinture contemporaine, des Degas, des Picasso et autres Picabia. On y tirait des maîtres anciens de l'oubli, comme ce fut le cas pour Vermeer. On y croisait dans un brassage turbulent, non seulement des visionnaires de l'art, mais aussi des filles à marier, des demi-mondaines ou des petits marchands. On y manipulait sans vergogne les cotations, nouant ainsi le destin de maîtres qui appartiennent aujourd'hui à la postérité.
À travers dix récits extraordinaires, Judith Benhamou dévoile des pans méconnus de l'art et du marché de l'art. Nombreux sont les grands personnages dont la trajectoire est passée par Drouot : d'Antoine van Dyck à Louise Bourgeois, d'Eugène Delacroix à Vincent van Gogh, de Paul Eluard à Marcel Duchamp, cet ouvrage propose un voyage sans tabous au pays des petites histoires de la grande histoire de l'art, illustré de chefs-d'oeuvre qui ont un jour été proposés à l'encan dans les salles rouges de l'hôtel des ventes.