Ce roman est une histoire de passions et de tensions qui a pour cadre la guerre franco-allemande de 1870 et qui dépeint la société normande et ses tisserands à cette époque. On y retrouve une héroïne courageuse et indépendante qui lutte pour sa patrie et devient une femme d'expérience dans le domaine de la teinture.
1870. La guerre ravage la France. En Normandie, à Rouen, l'hiver a pris la teinte bleue des uniformes prussiens. Dans le paysage tourmenté de l'occupation ennemie, une jeune femme voit son quotidien ébranlé. Courageuse et engagée pour sa patrie, elle apporte son aide aux francs-tireurs. Mais au cours d'un rendez-vous clandestin avec l'un d'entre eux, un mystérieux tireur fait feu sur elle. La balle la blesse au visage. Défigurée, tyrannisée par un mari qu'elle déteste, Zélie se rebelle pour ne pas sombrer. Elle s'enfuit de la propriété familiale et se terre dans les bas-fonds rouennais sous l'identité d'un homme.
C'est une pénitence qu'elle s'inflige, car elle laisse derrière elle son enfant qu'elle aime pourtant par-dessus tout. Elle se battra ensuite pour le récupérer, échapper à sa condition de femme au foyer et pour renaître. Seulement, ses chaînes sont difficiles à briser et il lui est compliqué de braver les conventions sociales dans cette société où le divorce est interdit. Tiraillée entre son devoir et le besoin de s'accomplir, portant un regard neuf sur l'existence, elle tente de gagner son indépendance.
D'étranges circonstances lui permettent de devenir la maîtresse de la teinturerie, l'héritage de son père.
Le bleu de Prusse est la couleur des cyanotypes qu'une amie photographe lui fait découvrir et, surtout, celle d'un amour interdit. Le destin va lier Zélie à un uhlan, le terrible adversaire. Ces deux êtres brisés, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, que tout oppose, vivent deux jours d'une folle passion. Zélie découvre l'amour, l'inévitable séparation est cruelle. Jusqu'à ce jour de 1873 où leur chemin se croise de nouveau à Nancy.