Le livre des Juges, dans la Bible, est le deuxième de
la série juive des «premiers prophètes», après celui de
Josué, avant ceux de Samuel et des Rois. La série retrace
l'histoire d'Israël depuis l'installation en Terre promise,
jusqu'au temps de l'exil. Cette suite chronologique était
amorcée dès le livre de l'Exode.
C'est une histoire sainte : aux données de la narration
objective elle mêle l'interprétation religieuse ; au rôle des
causes secondes d'ordre humain elle substitue volontiers
l'action immédiate de Dieu. Succession historique providentiellement
guidée, telle est bien la représentation que
donne de ce passé notre prédicateur. Il l'affirme sans
ambages dans les Homélies sur l'Exode à propos du personnage
de Josué : «Moïse appelle Jésus (Josué), la Loi
appelle le Christ» (XI, 3), pour le répéter dans celle sur
les Juges : «Nous avons convenu d'appliquer ce qu'on
disait du fils de Navé à notre Seigneur Jésus-Christ» (II, 1).
Dans nos deux dernières homélies, le héros principal
étant Gédéon, c'est lui qui représente le Christ : le Christ
lavant les pieds de ses disciples, lorsqu'il presse la toison
dans un bassin qu'il remplit d'eau (VIII, 5), le Christ
déclarant : «Celui qui ne porte pas sa croix et ne marche
pas à ma suite n'est pas digne de moi», lorsqu'ayant
enjoint aux lâches de s'en aller, il fait descendre les autres
au bord de l'eau pour les éprouver (IX, 1).
Entre les deux évocations et mêlés à elles, d'autres personnages
figurent les chefs et les juges dans l'Église. Et
l'évocation de l'Église est souvent suivie de celle des
âmes, objet de la même sollicitude divine, indépendamment
de la mention inévitable en prédication de leurs
vertus ou de leurs vices.
Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration amicale du
Père P. Messié et des Pères L. Neyrand et M. Borret de
l'Institut des Sources Chrétiennes.