Enquête historique et philosophique sur la bêtise,
Homo cretinus
est un acte de résistance, savant et drôle à la fois.
Notion encore plus floue que l'intelligence, la bêtise est insaisissable mais omniprésente, protéiforme mais immédiatement reconnue - chez les autres, s'entend ! Ses manifestations sont si nombreuses quelles forment une véritable ménagerie : la bêtise bête, qu'augmente la société numérique, est poreuse aux fake news du complotisme et corrompt le sens critique de l'individu. La bêtise collective se laisse piéger par les nombreux mirages idéologiques : théorie du genre, décroissance, transhumanisme, suprémacisme, animalisme... autant de concepts construits sur du sable. La « bêtise intelligente », telle que la qualifie Robert Musil, se moque quant à elle du QI. C'est que l'instinct de troupeau gangrène aussi le cerveau des élites et des experts en tout genre, adeptes du « Je sais, donc je suis ».
Pour tous et toutes donc, une constante : la clôture de l'esprit, épinglée par le philosophe V. Jankélévitch : « La bêtise, c'est de s'en tenir là, peu importe où. »