Dans le monde de l'après-11 Septembre, l'idéologie du «choc des
civilisations» se combine à celle d'un «choc des sexualités». Nous
aurions d'un côté le monde occidental, tolérant et libéral, de l'autre
le monde musulman, sexiste et homophobe.
Une part non négligeable du mouvement gay états-unien, en quête
d'intégration et de respectabilité, s'est ainsi engagée sur la voie d'une
normalisation «homonationaliste» et soutient les guerres «contre
le terrorisme». Parallèlement, la réception américaine des images de
torture d'Abu Ghraib met en évidence les difficultés du féminisme
et de la pensée queer à penser les questions de race et d'impérialisme.
C'est à l'analyse de cette intrication complexe entre politique des
sexualités et projets impérialistes occidentaux, qui fait pendant à la
question de l'instrumentalisation du discours féministe par des politiques
racistes et impérialistes, qu'est consacré Homonationalisme.